Il y a sept mois, ma famille est devenue nomade. Mon amoureux et moi signions l’acte de vente chez le notaire, nous vidions notre condo montréalais de tout son contenu, nous mettions la clé dans la porte en la laissant aux nouveaux propriétaires. Nous tournions une page… ainsi que la clé du moteur de notre nouveau motorisé usagé! Pour la première fois de notre vie, nous étions sans domicile fixe.
Nous venions de troquer notre condo de 1 000 pieds carrés contre un motorisé de 22 pieds de long.
Nos uniques possessions y sont maintenant.
Il y a bien quelques meubles chez des amis, deux ou trois cadres que nous apprécions plus particulièrement qui ont pris place sur les murs d’êtres chers, des vêtements d’hiver chez ma mère avec d’autres babioles que nous avons décidé de garder. Mais, sinon, toutes nos possessions matérielles nous suivent dans notre motorisé.
Vider une maison, c’est libérateur.
Certainement difficile par moments avec pleins de petits deuils mais oh! combien libérateur et révélateur. Te rendre compte que tout ce qui traînait pêle-mêle dans ton garde-robe que tu avais de la difficulté à fermer, tu n’en avais pas eu besoin durant les 3 dernières années et que tu pourrais le donner ou le vendre, ça rend plus léger.
Quand tu dois entrer le contenu d’un condo dans le rangement minuscule d’un motorisé, il faut revoir ses besoins à la baisse.
Quatorze culottes chacun. Sept chandails. Quatre shorts (ou jupes!). Trois pantalons longs. Deux costumes de bain. Un chandail chaud.
Cinq assiettes. Cinq bols. Cinq verres. Quatre bons couteaux. Trois chaudrons. Deux spatules. Un cul de poule.
Mais pourquoi?
Pourquoi tout vendre? Pourquoi ne pas entreposer? Pourquoi… partir?
J’avais envie d’horizon et de moins de béton.
Il avait envie d’essayer un autre mode de vie. Tant qu’à y être. Moins de possessions pour plus de liberté de mouvement, moins de responsabilités pour une vie plus simple.
Et les enfants ont l’âge parfait pour cette aventure : ils veulent encore nous suivre dans nos folies, leurs racines ne sont pas encore enracinées trop profondément, ils n’ont pas encore envie de rester dans leur routine avec leurs amis.
Les plans se sont concoctés, puis changés, puis revus, puis adaptés. Notre première idée était de s’établir dans une contrée lointaine au chaud dans un éco-village. Puis nous avons bifurqué vers l’idée de partir en motorisé et de devenir “snowbirds” un certain temps. Un tremplin, une façon d’essayer.
Près de vingt mois se sont écoulés entre le moment où nous avons commencé à envisager de vendre notre condo et ce fameux jour où nous avons fermé la porte pour la dernière fois. Vingt mois de doute, de peur. D’excitation et de hâte. Vingt mois de haut et de bas.
Depuis, notre garçon a appris à lire, notre fille a surmonté sa timidité, nous avons roulé environ 8 000 km, marché dans des dizaines d’univers différents…
Mais au-delà de ce que nous voyons, faisons, entendons ou découvrons… nous prenons le temps de vivre à notre façon, comme nous le souhaitions.
Des regrets? Aucun.
L’aventure ne fait que commencer.
À bientôt!
Mélissa
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2 évaluations et commentaires
j’ai déjà hâte de lire la suite!
Wow! Tellement cool tout ça!